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Les Campagnes du 78éme Régiment d'Infanterie

Extraits du JMO du 78ème Régiment d'Infanterie.

(pensez à cliquer sur les photos pour les aggrandir).







En 1914 le 78ème Régiment d'Infanterie était composé de 3 Bataillons basés pour 2 d'entre eux à Limoges, caserne de la Visitation, et le 3ème à Guéret, caserne des Augustines.






Du 3 au 4 août 1914, les deux bataillons du 78ème en garnison à Limoges arrivèrent à Guéret

.

Le 5 août , le régiment complet du 78ème Régiment d'Infanterie, constitué de 3 Bataillons, est passé en revue par le colonnel Arlabosse puis embarqué en trois trains dans la nuit du 5 au 6 août.

L'etat major et le 1er Bataillon quittent Guéret le 5 août à 20h30, le second le 6 août à 0h50 et enfin le dernier le 6 août à 4h30.

Dans la journée du 6 août ils arrivent à Sainte Menehould en Meuse après être passés par Saint Sulpice Laurière, Saint Florent, Bourges, Cosne sur Loire, Sancerre et Troyes.




La Bataille des Frontières.




Le plan XVII, préparé en 1913, est appliqué dès le déclenchement de la guerre. Il s'agit d'un plan de mobilisation et de concentration des forces françaises. La majeure partie du corps de bataille est envoyée le long des frontières franco-belge et franco-allemande (de Givet à Belfort), avec une variante pour faire face à une invasion de la Belgique par les armées allemandes.

Le plan est mis en œuvre à partir du 2 août 1914 sous les ordres du commandant en chef français, le général Joffre. Il entraîne les offensives françaises en Haute-Alsace (à partir du 7 août), sur le plateau lorrain (à partir du 14 août) et dans l'Ardenne belge (à partir du 21 août), elles échouent toutes lors de la bataille des Frontières.

Deux grandes offensives françaises sont prévues, l'une sur le plateau lorrain entre Vosges et Metz par les 1ere et 2ème armées, l'autre dans le Thionvillois entre Luxembourg et Diedenhofen (ou dans le Luxembourg belge en cas d'invasion de la Belgique) par les 4e et 5e armées.








Selon le plan XVII la 4ème Armée, sous les ordres du Général de Langles de Cary et dont dépend le 78ème Régiment d'Infanterie doit se déployer autour de Saint Dizier et Bar le Duc et reste en réserve sur l'Argonne.






Dans la journée du 7 août les cantonnements du 78ème Régiment d'Infanterie sont définis : l'Etat Major à la Chalade, le 1 er Bataillon à la Chalade et au Four de Paris, le 2ème Bataillon au Claon et le 3ème Bataillon à la Chalade. Ces cantonnements sont conservés jusqu'au 11 août.

Le 11 août le 78ème Régiment d'Infanterie change de position et occupe les positions suivantes : Etat Major, 1er et 3ème Bataillon à Boureuilles, 2ème Bataillon à Vauquois. Ces cantonnements sont conservés jusqu'au 13 août.

Le 13 août le Régiment marche vers le Nord pour se positionner à Gesnes pour l'Etat major, le 2ème et 3ème Bataillons et à Cierges pour le 1er Bataillon.

Le 14 août les 3 bataillons prennent une formation de rassemblement à Doulcon.









Le 15 août nouvelle marche vers le Nord en direction de Dun où le Régiment prend son cantonnement. L'ordre est donné au Régiment de prendre la tête de la Brigade.

le Général de Brigade donne l'ordre de détacher 2 lignes flanc-garde, l'une vers Charmois au débouché de la forêt de Woevre, l'autre au bois du Chênois. Deux bataillons du 78ème s'installent, l'un à l'est de Stenay, l'autre à 2,5 km de Nepvant.



Le 16 août après avoir cantonné à Lamouilly, Nepvant et Brouennes, l'ordre est donné de pousser plus au Nord. Le 78ème Régiment cantonnera à la Ferté sur Chiers, à la frontière Belge. Il y restera jusqu'au 18 août pour rejoindre son nouveau cantonnement à Margut et Fromy.





Alors qu'il pensait garder ce campement l'ordre lui est donné de se porter sur Villers sur Orval, cantonnement qu'il gardera jusqu'au 21 août.

Le 22 août ils rejoindront Straimont. Straimont est atteint sans encombre en passant par Pin, Izel, Chiny. L'ordre est donné de pousser jusque Menugoutte où le 2ème Bataillon reçoit son baptême du feu en ne subissant toutefois aucune perte.





Entre le 7 août et le 21 août, les soldats du 78ème régiment d'Infanterie ont couvert environ 150 kms, de Sainte Menehould aux environs de Neufchâteau en Belgique, sous un soleil de plomb sans avoir rencontré l'ennemi.



une vidéo sur la Bataille des frontières


Les combats.


Le 22 août 1914

16h30 : les hommes connaîtront leurs premiers combats. le 2ème Bataillon prend position au sud de Menugoutte.

17h30 : ils rejoignent devant Grapfontaine le Bataillon du 138ème Régiment. Le détachement est fortement cannoné par les batteries ennemies situées vers Montplainchamps et Neufchâteau. En même temps les mitrailleuses tirent depuis Grapfontaine. Le 78ème connait son premier tué et ses premiers blessés.

Le soldat de 2ème classe au 78ème RI CHAUSSIER Feyland (dit Emile) est mort pour la France le 22 août 1914 au Combat de Grapfontaine (Belgique), il était né le 31 mai 1890 à St Front d'Aloups (Dordogne)

18h30 : le feu cesse, le 2ème Bataillon reçoit l'ordre de garder sa position, il y passera la nuit.





Le 23 août 1914, l'ordre est donné de rentrer à Straimont.

6h00 : il retrouve les 2 autres Bataillons détachés la veille vers Grapfontaine. Le Régiment prend position sur la rive gauche et surplombe Straimont.

12h00 : il est dirigé en cantonnement d'alerte en reculant d'une trentaine de kilomètres sur Puilly en passant par Florenville et Chiny. Aucune perte n'est à constater.




Le 24 août 1914 l'ordre est donné d'occuper le front de Mogues - Tremblois.



Le 78ème Régiment d'Infanterie se positionne sur la cote 280 à Charbeaux, il est installé en position très sérieusement renforcée par des tranchées.

12h00 : quelques obus venant en direction de Matton tombent. les 1er et 2ème Bataillons sont restés en position toute la journée. l'artillerie ennemie a couvert de ses feux toutes les crêtes occupées. Notre artillerie a répondu avec succès.

La Division reçoit l'ordre de conserver toute la nuit les positions sur Blagny et Linay, le ravitaillement s'opère dans les conditions les plus défectueuses. Aucune perte n'est à constater.




Le 25 août 1914

2h00 du matin : le Régiment reçoit l'ordre de se replier immédiatement et de se mettre en route par l'itinéraire suivant : Linay, Malandry, Inor et Mouzon.

12h00 : à Moulins, après la grande halte, le Régiment prend position à la lisière des Bois de Flaviers, de la Ferme de Sénéchal à la grande route de Mézières.



Le 26 août 1914

6h50 : la Meuse est franchie sur le pont établi par le Génie près de la ferme de l'Alma. Le 1er Bataillon arrive à Beaumont, le second à Letanne. L'ordre est donné de défendre la rive gauche de la Meuse à Letanne. Le 3ème Bataillon rejoint les précédents.

21h30: les 1er et 3ème Bataillons se mettent en route vers Varny Forêt, où avec le 63ème Régiment d'Infanterie ils constiteront la réserve générale du Corps d'Armée. La marche s'effectue dans des conditions des plus pénibles, par une nuit noire et sous une pluie torrentielle.



Le 27 août 1914

2h00 du matin, les hommes dorment sur le bord de la route sous des trombes d'eau.

13h00 : le Régiment se porte en position de combat à mi-chemin entre La Besace et Yonck.

16h00 : l'ordre d'attaque est donné . L'attaque est retardée d'une heure du fait du retard dans l'arrivée de l'artillerie.

19h30 : le Régiment est arrivé, après une marche pénible dans un secteur accidenté, à la hauteur de la ferme Ernemane.

20h30 : les hommes bivouaquent au petit bois de la ferme Ernemane, ils sont dans un état de fatique extrème, aucun ravitaillement. Perte : 1 blessé.



Le 28 août 1914

4h30 du matin, le Régiment s'engage rapidement, et à jeun, dans le ravin au sud du Bois de Cogneux et pénètre dans le village de Raucourt pour aller se placer en position d'attaque vers Montjoie.

5h15 : il est rappelé à son point de départ.

6h00 : incomplètement réuni il monte au sommet du ravin de Flaba.

7h30 : l'ordre d'attaque est donné, le Régiment se dirige vers Pourron par le Bois de Gerfaux qu'il purgera d'ennemis. Une section placée en position de couverture au Bois de Cogneux reçoit une vive fusillade.

8h30 : la situation est la suivante : le 3ème Bataillon fait face au Bois de Cogneux avec 2 Compagnies en première ligne et 22 Compagnies en réserve, le 1er Bataillon s'est déployé au bois de Gerfaux et d'Autrecourt et le 2ème Bataillon est en réserve dans le ravin qui monte de Flaba.

9h30 : le 3ème Bataillon a 3 Compagnies en ligne, une seule restant en réserve, Le 1er Bataillon reçoit l'ordre de pénétrer dans le Bois de Gerfaux en direction de la ferme Chamblage. Les tirs des mitrailleuses font subir des pertes aux 2 Bataillons. En arrière les Compagnies de réserve sont également éprouvées.

10h00 : le mouvement en avant des Compagnies du 1er Bataillon est arrêté par des feux partant des Bois d'Autrecourt et de Gerfaux, pour les dégager le Commandant du 1er Bataillon fait charger à la baïonnette la Compagnie de réserve. Cette Compagnie à 500 mètres du Bois d'Autrecourt est prise de flanc par une Compagnie de mitrailleuses allemande et est obligée d'arrêter. Le Bataillon dans sa totalité est obligé de se replier à 200 mètres en arrière. La situation du 3ème Bataillon est stationnaire.

11h30 : les Compagnies des 1er et 2ème Bataillons se terrent dans des tranchées sous un feu intense d'artillerie lourde. Le 63ème Régiment d'Infanterie essaie une contre-attaque en partant du Bois de Yonck dans la direction du Bois de Gerfaux. Cette dernière échoue sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuse.

12h00 : ces insuccès permettent à l'ennemi de progresser. Devant cette menace le Lieutenant Colonel, Commandant du Régiment, songe à préparer une position de repli.

14h00 : ce repli s'effectue sous la pression de l'ennemi dans la direction du ravin de Flaba et La Besace. Ces mouvements effectués par des hommes exténués permettent l'attelage des chevaux et le repli des derniers groupes d'artillerie.

16h00 : Les unités très éprouvées, mélangées arrivent désemparées, exténuées à la sortie de La Besace. Elles ont arrêté l'ennemi pendant 8 heures malgré la fatigue des journées précédentes et des distributions incomplètes. Bien qu'il fut difficile de leur demander de nouveaux efforts 2 Compagnies peuvent être reconstituées partiellement pour défendre La Besace et Stonne.

20h00 : le reste du Régiment va cantonner à Sy. Les actes de courage au cours de cette journée ont été nombreux.


A l'appel il manque 21 Officiers, 48 Sous-Officiers et 835 Hommes.



La retraite.

Deux Armées du centre réalisèrent, par ordre, une retraite stratégique qui n’eut rien d’une déroute, puisque leur action retarda chaque jour la marche de l’ennemi.


Le 29 août 1914


6h00 : le 78ème Régiment d'Infanterie part de Sy, passe par le Bois de Sy, Brieulles sur Bar et passera la nuit à Chatillon sur Bar.

Le 31 août 1914, le 78ème Régiment désigné comme réserve du Corps d'Armée stationne au nord de Quatrechamps.

14h30 : il reçoit l'ordre d'aller occuper le village des Alleux faisant face au Bois de Voncq.

16h00 : l'artillerie française encadrée par le 78ème Régiment est arrosée pendant environ une heure par l'artillerie lourde allemande qui fait plus de bruit que de mal. A la nuit tombante ces groupes se dirigent vers Terron sur Aisne.

Etat des pertes : 1 tué et 3 blessés.






1er septembre 1914

4h00 du matin : le Régiment se retire de Quatrechamps selon l'itinéraire : Ballay et Vouziers, l'objectif étant Saint Morel. La route à Vouziers étant encombrée, le Régiment est détourné par Falaise et Savigny sur Aisne.

13h00 : arrivée à Saint Morel

17h00 : le cantonnement est préparé mais non occupé car

21h00 : arrive l'ordre de filer par Monthois, Marvaux et Aure. Le bivouac est monté à minuit quinze près de Aure.





Le 2 septembre 1914

5h00 : le Régiment reçoit l'ordre de gagner l'ouest de Tahure. le 1er et le 2ème Bataillons laissent la route de Somme-Py à l'artillerie et suivent à travers champs un itinéraire par la Croix Muzard et la voie ferrée les amenant au col de la route situé à 2 kilomètres de arbre 193. Là ils reçoivent l'ordre de garnir la crête face à Somme-Py, Tahure et le chemin de terre Somme-Py - Perthes les Hurlus.

15h00 : le 3ème Bataillon arrive à la lisière sud des bois.

20h00 : 2 Bataillons sont envoyés cantonner à Suippes. Les 2 ème et 3ème Bataillons du 78ème Régiment d'Infanterie partent pour Souain et gagnent Suippes à 1h00 le 3 septembre.

Le 1er Bataillon est resté en avant poste sur le front. A 20h00 une fusillade éclate à la gauche des avant postes.

23h00 la fusillade s'intensifie et se mélange aux crépitements des mitrailleuses ennemies. Il s'agit d'une attaque sérieuse dont le but est de couper les avant-postes de Souhain, c'est pourquoi l'ordre est donné de se replier sur La Barraque, route de Tahure à Souain.

Etat des pertes : 1 tué, 9 blessés et 4 disparus.



Le 3 septembre 1914

Les 2ème et 3ème Bataillons se dirigent sur Courtisols et Marson.

16h00 les 2 Bataillons sont stoppés afin de tenir la lisière du bois.

Quant au 1er Bataillon :

5h00 il est envoyé à Souain pour s'y ravitailler en eau. Il s'installe sur un mamelon allongé situé à l'est de Souain.

6h00 l'artillerie lourde allemande commence à arriver. Le Bataillon reste impassible sous les projectiles protégeant le repli des Régiments déployés au nord de Souain.

8h00 Les autres troupes françaises ayant évacué Souain, le 1er Bataillon quitte sa position.

10h00 Il arrive à Suippes qu'il traverse. Il poursuit sa marche sur Bussy le Château et La Cheppe. Les projectiles ennemis se rapprochent, les hommes sont mis à l'abri au nord du camp d'Attila sans vivres ni eau.

17h00 Les projectiles ennemis qui ont bombardé Bussy le Château se rapprochent de La Cheppe où le désordre commence à règner. Le régiment est alors détourné vers l'ouest par Fontenelle et essaie de rallier Courtisols.

18h00 Le Bataillon arrive à St Etienne au Temple où les soldats récoltent quelques pommes de terre dans un champ.

19h00 Un long repos est accompli au carrefour de Melette.

22h00 Le Bataillon arrive à l'Epine pour y bivouaquer, mais le Colonel décide de pousser à 4 kms au sud de l'Epine et de bivouaquer dans les bois;

Etat des pertes : 2 tués, 12 blessés et 7 disparus.

Le 4 septembre 1914

2h00 Les 2ème et 3ème Bataillons décrochent et marchent vers le sud en direction de Marson, Saint Jean sur Moire et Saint Amand de Fion. Le 63ème régiment ayant été accroché à Saint Jean sur Moire, la retraite continue sur Saint Amand de Fion. Le 2ème Bataillon est laissé dans le bois au nord de de la Cense des Prés en compagnie du 63ème alors que le 3ème Bataillon rejoint Saint Amand et y cantonne.

20h00 le 3ème Bataillon occupe la crête de la Cense des Prés. les deux Bataillons retrouvent alors l'Etat Major et le 1er Bataillon à Saint Amand.

4h00 Le 1er Bataillon quitte l'Epine et continue sa marche en passant par Longevas et Saint Germain la Ville et fait une grande halte près de Pogny.

16h00 le 1er bataillon arrive à Saint Amand où il est rejoint apr le 3ème Bataillon.

20h00 l'ordre est donné au 3ème Bataillon d'aller cantonner au sud de la Cense aux Prés. Il y arrive vers 22h30.



Etat des pertes : 1 blessé.





Le 5 septembre 1914

Le 78ème Régiment forme l'arrière garde de la 23ème Division, dans l'ordre suivant : 1er, 2ème et 3ème bataillons.

4h15 Départ de Saint Amand. itinéraire par Vitry le François, Frignicourt, Azilières.

17h00 Le cantonnement s'effectue à Brandonvillers.














La Bataille de la Marne.



Dans la soirée du 5 septembre, l’ordre suivant du Général Joffre est transmis aux troupes:

« Au moment où s’engage la bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. Tous les moyens doivent être employés à attaquer l’ennemi et à le repousser. Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne doit être tolérée. »



Le 6 septembre

4h00 Départ du 2ème et 3ème Bataillons pour Margerie-Hancourt, Pars les Chavanges et Braux le Petit où le Régiment arrive et cantonne dès 9h00.

Le 1er Bataillon est détaché. Il est rallié à la 24ème Division pour une mission de protection de l'artillerie. Il concourt avec d'autres régiments d'infanterie à la âpre lutte qui se déroule au sud de Vitry le François pour la possession de l'importante position Château de Beaucamp, Châtel-Raould, Montmorel, qui couvre la route nationale.


5h00 le 1er Bataillon quitte Brandonvillers pour Lignon.

18h00 Ne pouvant suivre l'Artillerie qui se porte au trot à Les Rivières Henruel, le Bataillon bivouaque sur la route à Petit Paris.

2h00 ordre de se porter à Château Beaucamp en réserve de la 24ème Division.



Le 7 septembre 1914


6h15 La Division reçoit l'ordre de se rassembler au sud de Corbeil. Départ de Braux le Petit.

12h00 L'ennemi attaque avec violence vers la ferme de Laperrière. La 23ème Division se porte dans la direction de Humbeauville pour s'opposer à cette attaque, le 63ème en avant, le 78ème derrière.

14h00 Le 63ème atteint la route de Sommois, le 78ème s'approche de Saint Ouen.

17h00 Prise de cantonnement : Etat Major et 3ème Bataillon à Saint Etienne, le 2ème Bataillon à Saint Ouen.

Etat des pertes : Officier 1 tué, troupe 19 tués, 65 blessés et 44 disparus.


6h30 Le 1er Bataillon arrive à ChâtelRaould et est mis immédiatement en première ligne à la lisière sud des bois de Mont Tilleux face à Courdemlanges tenu par l'ennemi. Des tranchées sont creusées sous le feu de l'artillerie lourde, le Bataillon reste en place de 6h00 à 19h00.

19h00 Sur la ligne des tranchées il y a 60 tués et 180 blessés.

21 h00 Le 1er Bataillon quitte sa position et se porte au sud-ouest du clocher de Courdemanges.

22h00 Le Bataillon s'installe sur le versant nord-ouest face à la voie ferrée.



Le 8 septembre 1914

5h00 Départ de Saint Ouen

5h30 Le Régiment est rassemblé à l'ouest de Drompot

9h20 Le Régiment est installé dans sa nouvelle position au sud de la côte 171

15h00 La fusillade qui s'entendait dans les bois a diminué.

16h00-20h00 Le 2ème Bataillon se porte au sud de Meix Tiercelin pour être prêt pour une attaque ultérieure sur Humbauville


Etat des pertes : Officiers 1 tué et soldats 5 tués, 65 blessés et 183 disparus.


Le combat qu'a soutenu le 1er Bataillon est démontré par ses pertes

1h00 Le 1er Bataillon a terminé les tranchées.

12h00 les patrouilles se replient en annonçant qu'une ligne de tirailleurs ennemis s'avance sur la côte 130. Le Bataillon ouvre le feu. L'ennemi riposte, le temps est couvert mais les belligérants, situés à 50m les uns des autres, se voient. Quelques minutes après l'ouverture du feu, une nouvelle fusillade éclate du côté de la Ferme du Cul de Sac. Le Bataillon est obligé de se replier vers Chatel Raould. L'artillerie allemande entre alors en action pendant que l'Infanterie allemande poursuit son feu. L'artillerie française riposte et diminue ainsi l'intensité du feu allemand et arrête la progression de l'infanterie allemande. Le Commandant DAGUES tombe blessé au ventre. Plus de la moitié de l'effectif est complètement dispersé. Le Capitaine MENARD, seul Officier rescapé, rassemble quelques groupes de chaque Compagnie et emmène la cinquantaine d'hommes ainsi rassemblés à Bussy aux Bois où on lui procure des vivres et un abri pour la nuit.




Etat des pertes : Officiers 16 tués sur 17, soldats 561 .



C'est lors de cette bataille de Châtel-Raould que deux de nos poilus du Canton d'Eymoutiers périrent après un mois de combat :

Le 2ème classe BARRAT Léon, âgé de 25 ans, natif de Saint Amand le Petit.

Le 2ème classe CHOUVIAT Jean, 25 ans, natif d'Eymoutiers.



Le 9 septembre 1914

4h45 Le 3ème Bataillon se porte à l'est de Meix Tiercelin. Il fait partie d'une division qui doit se porter vers le nord, à la gauche de la voie romaine.

8h00 Les batteries d'artillerie sont soumises à un feu violent de l'artillerie lourde ennemie. Les pièces protégées par des épaulements en terre ne semblent pas en souffrir.Ce feu a duré toute la journée.

18h00 Le Bataillon reçoit l'ordre de cantonner à Meix Tiercelin. Les deux autres Bataillons ne l'ont pas encore rejoint.



Etat des pertes : Officier 1 blessé, troupe 1 tué, 28 blessés et 1 disparu.



2h00 Ce qu'il reste du 1er Bataillon se dirige vers Chatel Raould. Pendant la nuit du 9 au 10 il occupe les bois de Mont Tilleux.



Le 10 septembre 1914

4h30 Conformément aux ordres donnés le 3ème Bataillon s'installe dans les mêmes conditions que la veille. Le 2ème Bataillon mis à la disposition de la 46ème Brigade, est chargé d'organiser une position de repli à l'est de Le Meix-Tiercelin.

9h30 Le 3ème Bataillon se porte à l'ouest de Humbauville.

16h00 Le 2ème Bataillon poursuit dans la direction de Coole en s'appuyant à la gauche de la voie romaine. Le 2ème Bataillon cantonne à Humbauville alors que le 3ème cantonne à Meix-Tiercelin.

Etat des pertes : Troupe 1 tué, 10 blessés et 1 disparu.



Quant au 1er Bataillon, il reste sur les mêmes positions tout en se portant par deux fois en ligne pour soutenir les factions épuisées. Dans la nuit l'ennemi décroche, Les patrouilles lancées en avant signalent le repli total de l'ennemi.





Le 11 septembre 1914


6h00 Le 3ème a pour ordre de repartir en direction de Coole.

9h00 Il atteint Humbauville.

13h00 Il dépasse Coole et marche sur Fontaine Coole.

15h00 Arrivé à Fontaine Coole il a pour ordre de gagner le plus rapidement possible les bois situés à l'est de Togny aux Boeufs.

18h30 Installé dans le bois dont il garde les lisières, il est rejoint par le 2ème Bataillon.



Au petit jour, en attendant les ordres, les soldats du 1er Bataillon enfouissent les morts.

16h00 Marche ordonnée par Courdemanges, Huiron, Glanne, Blacis




Le 12 septembre 1914


En attendant le 1er Bataillon toujours détaché et désorganisé suite aux combats de Châtel-Raoult, le Lieutenant Colonel constitue une formation qui puisse reconstituer, avec les restes du 1er Bataillon, un nouveau Bataillon. Le Régiment ainsi reconstitué va passer la Marne au pont de Pogny puis le canal à Omey (le pont ayant sauté). Le Régiment se dirige ensuite vers Saint Amand où se rassemble la Brigade et où il cantonnera.

Reprise du mouvement en avant pour le 1er Bataillon, par Loisy, Couvrot, Gravelines, Saint Lumier, Lisse, Vanault le Chatel, Bussy le Repos. Le but est de rejoindre le 78ème Régiment à Somme Yèvre.



Le 13 septembre 1914




6h00 Le Régiment doit quitter Saint Amand, mais suite au retard de l'Artillerie, il ne partira qu'à 7h00.

7h00 Départ du Régiment en direction de Bromme, La Croix aux Bois, Somme Yèvre.

13h00 La grande halte est effectuée à Somme Yèvre. Le 1er Bataillon rejoint le Régiment. l'ordre de cantonnement est donné à Herpont, le Régiment s'y rend par Varimont, Dommartin sur Yèvre

17h00 Arrivée au cantonnement





Le 14 septembre 1914

L'armée poursuit sa marche vers le nord

9h30 Le Régiment forme l'avant garde avec 2 Bataillons; Il suit l'itinéraire Dampierre le Château, Rapsécourt, Voilemont, Gizaucourt, Orbéval, Route de Sainte Ménéhould.

14h30 La Brigade prend position près de Sainte Ménéhould, Le 2ème Bataillon du 78ème Régiment est poussé plus en avant, vers l'est.

19h00 Le 78ème cantonne au sud de Sainte Ménéhould. Il est procédé à une entière réorganisation rendue nécéssaire suite aux pertes subies par le 1er Bataillon entre le 2 et le 10 septembre.



Le 15 septembre 1914

11h30 La Brigade doit se diriger sur Hans par Dommartin la Planchette, Valmy. Le 78ème marche en queue de Brigade.

16h15 Arrivée à Hans. L'installation du cantonnement est faite : Etat Major, 2ème et 3ème Bataillons à Hans, le 1er Bataillon à Dammartin sous Hans.



Le 16 septembre 1914

la 23ème Division doit se rassembler dans la région de Warguemoulin, Laval, Les Cruzys Ferme par la route de Courtemont.

7h00 A l'arrivée à Courtemont un contre-ordre est donné, la Brigade va se rassembler à 3 kms au nord de Somme-Suippe.

16h00 Après de nombreux arrêts le Régiment arrive à Somme-Suippe.

18h00 La Division reçoit l'ordre de bivouaquer à Somme-Suippe. Le 78ème est placé à l'est du village.



Le 17 septembre 1914

9h30 Le Régiment reçoit l'ordre de se porter entre les côtes 152 et 204 en réserve de la Division qui doit attaquer l'ennemi vers 11h30 en direction de Perthes les Hurlus. L'attaque est reportée à 13h00. Le Régiment reste bivouaquer jusqu'à la nuit. Le temps est pluvieux, le Régiment bivouaque dans des conditions sanitaires déplorables.



Le 18 septembre 1914

Le Régiment doit se porter sur le camp de Châlons.

15h00 Le Régiment est positionné à l'est de Mourmelon.

17h00 Il bivouaque sur cet emplacement. Pendant toute la nuit les hommes recoivent la pluie sur le dos, les conditions sont déplorables.



Les 19 et 20 septembre 1914

Le régiment bivouaque toute la journée sur le même emplacement que la veille.




Le 21 septembre 1914






Le Régiment va cantonner dans les barraques du Camp de Châlons;

16h00 Le 78ème quitte le cantonnement et suit l'itinéraire Mourmelon le Petit, Sept Saulx, Les Petites Loges, Verzenay, Mailly

23h00 Le Régiment cantonne dans la partie sud de Mailly.





La Guerre de Position.



Le 22 septembre 1914

4h00 Le Régiment quitte Mailly derrière le 63ème et se dirige sur Reims par Ludes, Rilly la Montagne, Montbré.

9h30 Grande halte à Courmonteuil et le Faubourg Sainte Anne.

12h00 Le Régiment cantonne au Faubourg Sainte Anne. Des mesures sévères sont prises pour que les militaires ne pénètrent pas dans Reims. Quelques obus ennemis tombent sur le cantonnement.

Etat des pertes : Troupe 2 tués, 6 blessés et 1 disparu.





Le 23 septembre

Le Régiment conserve le même cantonnement que la veille.

10h00 Le 3ème doit attaquer la position de Pompelle à 3kms de Sillery.

18h00 une Compagnie du 2ème Bataillon doit occuper l'écluse du Moulin.

Etat des pertes :Officier 1 blessé, Troupe 22 tués, 58 blessés et 9 disparus.





Le 24 septembre 1914

Le 3ème Bataillon du 78ème borde la route de Cambrai depuis le chemin de Saint Léonard à l'ouest du carrefour de Pompelle

14h50 le 1er Bataillon devra faire son mouvement dissimulé derrière la bordure boisée de la Pesle.

15h00 L'Etat major et le 2ème Bataillon reçoivent l'ordre de se porter au Moulin d'Huon pour coopérer à l'attaque qui aura lieu au massif de Berru.

19h00 Le Bataillon regagne son cantonnement de la veille en tant que cantonnement d'alerte.

Etat des pertes : Troupe 13 tués, 11 blessés et 2 disparus.



Le 25 septembre 1914


4h00 Le Régiment a repris son cantonnement au Moulin d'Huon. l'attaque du massif de Berru doit être reprise. Durant toute la matinée la progression se fait très lentement, l'artillerie ennemie fait pleuvoir des projectiles sur les moindres factions qui cherchent à avancer.

12h00 Le Bataillon s'est déployé comme suit : une Compagnie à la route de Cambrai, une autre derrière le mur sud de l'Institut Athlétique et une troisième à l'ouest de la Verrerie.

15h00 L'attaque est ordonnée de nouveau sur tout le front. Même position pour le 2ème Bataillon, le 1er Bataillon est dirigé de Trois Puits sur Sillery par Taissy. Le 3ème Bataillon qui occupe le Fort de Pompelle fait savoir qu'il a besoin d'être ravitaillé et comme il ne peut pas faire de feux il lui faut du pain et des conserves.

19h00 Le Bataillon rentre au cantonnement en cantonnement d'alerte.

Etat des pertes : Troupe 13 tués, 12 blessés et 1 disparu.



Le 26 septembre

5h00 Le Régiment reçoit l'ordre de reprendre rapidement l'emplacement qu'il tenait la veille. Il faut aider les défenseurs du Pont de Saint léonard.

7h00 Le Bataillon arrive au Pont de Saint Léonard. la situation est critique, les allemands arrivent en grand nombre au canal qu'ils s'efforcent de franchir. Les dispositions suivantes sont prises : une Compagnie occupe en avant le Pont, une autre est envoyée vers le château à l'est du moulin de Prilly pour soutenir les défenseurs de Saint Léonard au cas où le canal est franchi par l'ennemi, une Compagnie reste en réserve au Moulin de Prilly.

8h00 la Compagnie envoyée au pont de Saint Léonard tombe sur les allemands qui sont en train de construire une passerelle. Déjà quelques allemands sont sur l'autre rive. Cachés dans les remblais du canal, les allemands sont difficiles à atteindre. Une batterie française ouvre le feu entre le canal et le chemin de fer. Les allemands battent en retraite vers le chemin de fer. Le tir de cette batterie a fait d'énormes ravages dans les rangs allemands.

9h30 le pont de Saint Léonard est dégagé.

11h00 L'ordre est donné de se porter en avant dans la direction de la Jouissance.

14h00 Les deux Compagnies ont progressé d'environ 1km mais sont définitivement immobilisées par un feu intense de Schrapnels.

19h00 Le repli au sud du canal est ordonné. Une Compagnie défend le pont. Deux autres bordent le canal à droite et à gauche. Le pont est sérieusement barricadé. Enfin un peloton prend en enfilade toute la rive nord du canal.

Etat des pertes :1 Officier blessé, Troupe 23 tués, 96 blessés .



Le 27 septembre 1914

Les patrouilles envoyées avant le jour ont constaté que les allemands occupent encore La Jouissance et quelques tranchées en avant de la ligne de chemin de fer. Quelques groupes seraient même au canal.

4h30 l'ordre est donné de reprendre les positions de la veille.

9h45 Ilfaut dégager complètement le pont de Saint Léonard, une cannonade intense de 15 minutes couvre La Jouissance, la voie ferrée et la route de Cambrai.

12h00 Les 2 Compagnies ont pris position à la voie ferrée.

13h00 L'artillerie ennemie lance de nombreux projectiles sur le pont du terrain de manoeuvre et celui de Saint Léonard. Un nouveau mouvement en avant a pour but d'atteindre la route de Cambrai. Bien que cette route soit battue par l'artillerie ennemie, les 6ème et 7ème Compagnies réussissent à s'y installer. Le champ de bataille entre le pont de Saint Léonard et la voie ferrée est jonché de morts et de blessés allemands. Le 3ème Régiment allemand est complètement fauché. 183 prisonniers sont faits.

19h00 Pendant la nuit les deux Compagnies resteront dans les tranchées.

Etat des pertes : Troupe 1 tué, 10 blessés .



Le 28 septembre

Le Régiment conserve les mêmes positions que la veille.

19h00 l'Etat Major et la 8ème Compagnie doivent se rendre à Saint Léonard par Taissy.

Etat des pertes : Troupe 3 tués, 5 blessés .



Le 29 septembre


2h00 Le 2ème Bataillon s'est retiré sur la ligne de chemin de fer pour passer la nuit. Il subit une vive fusillade. Au jour il reprend sa position.

6h00 Le 2ème Bataillon est installé sur la route de Cambrai auprès de la ferme de la Jouissance. Le 1er Bataillon est placé à la droite du précédent. Deux Compagnies du 2ème Bataillon restent à Saint Léonard. La ligne la plus avancée est jalonnée en face du pont de Saint Léonard par la route de Cambrai et s'infléchit légèrement au sud de cette route pour rejoindre la ferme d'Alger. L'ennemi est signalé à environ 800m au nord de la route dans des tranchées.

19h00 Le pont de Saint léonard est défendu pendant toute la nuit.

Etat des pertes : Troupe 5 blessés .



Le 30 septembre 1914

8h00 L'ordre d'attaque générale est donné.

8h30 le Bataillon commence son mouvement en deçà de la voie ferrée. Les reconnaissances sont arrêtées par les schrapnels et les mousqueteries.

10h30 Deux Bataillons ont pu porter quelques groupes à la route de Cambrai en progressant homme par homme. Cette zone est battue par les schrapnels et mousqueteries allemands.

11h30 la situation est la suivante : le 2ème bataillon est toujours à la voie ferrée, il a une section à La Jouissance, le 1er Bataillon a pu porter deux Compagnies à la route de Cambrai, il a une Compagnie en réserve à la voie ferrée. Il est impossible de progresser plus en avant. La route est barrée par l'artillerie de campagne et l'artillerie lourde. La marche en avant ne pourra être reprise que si les batteries allemandes sont contrebattues par les nôtres.

12h15 Les attaques effectuées montrent que l'ennemi n'a pas diminué ses forces. C'est pourquoui l'ordre est donné d'arrêter l'attaque et de se fortifier sur les positions acquises. Les 1er et 2ème Bataillons doivent se fortifier sur la route de Cambrai en créant des tranchées pour tirer debout. Un passage à crémaillère est construit pour communiquer entre la route de Cambrai et la voie ferrée. Du fil de fer est demandé à Reims pour fortifier les tranchées.

16h00 la ligne principale de feu est reportée à la voie ferrée, seulement quelques factions restent défendre dans les tranchées.

19h00 Il est prescrit d'enterrer les morts, cette tâche est rendue délicate à cause du clair de lune. Le nombre d'Allemands tués devant le pont de Saint Léonard est plus important qu'on ne pouvait le penser, on l'estime à 300 tués.

Etat des pertes : Officier 1 blessé, Troupe 10 tués, 41 blessés .



C'est lors de cette bataille de Saint Léonard que le troisième de nos poilus du 78ème RI perdit la vie :

Le 2ème classe EBURDERIE Jean, âgé de 25 ans, natif de Domps.





Le 1er octobre 1914



Le régiment conserve les mêmes positions que la veille en attendant la relève.

19h00 La relève commence. Pendant la nuit les Bataillons enterrent leurs morts, améliorent leurs tranchées et coimmencent l'installation de réseaux de fil de fer barbelé. Pendant la nuit on entend de légères fusillades.





Le 2 octobre 1914

Le régiment conserve toujours les mêmes positions. Une nouvelle organisation du front est décidée, elle s'étendra du passage à niveau de la route de Cambrai à la croix de Pompelle.

17h00 Le 3ème Bataillon (Thérond) est relevé et reçoit l'ordre de boucher un trou à la gauche du 2ème Bataillon (Costeur). L'inhumation des morts et l'amélioration défensive des tranchées continuent.



Le 3 octobre 1914


le Régiment conserve encore les positions de la veille.

19h00 Le 2ème Bataillon sera relevé dans les tranchées et ira à Taissy, le 3ème Bataillon sera relevé le long du canal et se dirigera vers Cormentreuil mais laissera une Compagnie au moulin de Vrilly pour surveiller le pont du terrain de manoeuvre et un peloton au pont du moulin d'Huon. La relève ne se termine qu'à 3h00 du matin.


Le 4 octobre 1914


Les emplacements de la veille sont conservés. L'organisation de la position se poursuit. L'inhumation des corps est presque terminée, de la chaux a été répandue.

10h00 Le Bataillon Thérond (le 3ème) passe sous le commandement de la 52ème Division.

19h00 Le 8ème Bataillon de Chasseurs vient à Taissy et Saint Léonard, 2 Compagnies au pont du canal, 4 Compagnies à Taissy. La relève se termine à 2h00 du matin.



Le 5 octobre 1914

L'emplacement des troupes est le suivant : le 1er Bataillon est à Taissy en demi-repos, le 2ème Bataillon est cantonné au repos à Trois Puits et le 3ème Bataillon est détaché dans les secteurs de la 52ème D.R.

Pendant toute la journée l'artillerie allemande cannone la ligne de chemin de fer, le canal, Taissy et Saint Léonard.

Selon les rapports des Officiers les tranchées allemandes sont considérables et leur organisation défensives sont poussées aux dernières limites, la lisière du bois est fortement organisée, une artillerie nombreuse et parfaitement dissimulée y a été maintenue. Dans ces conditions la marche en avant vers Berru ne pourra se faire sans de grands sacrifices.

19h00 La relève s'effectue sans incidents.



Le 6 octobre 1914

Pendant la plus grande partie de la journée une cannonade intense bat les abords de Saint Léonard et de Taissy. Les travaux défensifs dans les tranchées se sont poursuivis pendant la nuit.

19h00 La relève s'effectue sans incidents. Le 2ème Bataillon a deux Compagnies à la défense du canal et deux Compagnies à Taissy, le 1er Bataillon est à Trois Puits au repos.



Le 7 octobre 1914

16h00 Le Régiment reçoit l'ordre de rejoindre le 12ème Corps d'Armée, mais le mouvement est ajourné et le Régiment cantonne en entier à Taissy.



Le 8 octobre 1914

Le Régiment a reçu l'ordre de cantonner à Mailly. Les 2ème et 3ème Bataillons s'y dirigent par Puisieux, le 1er Bataillon s'y rend individuellement.

17h00 Les Bataillons se mettent en marche et arrivent à Mailly à 22h00.


Etat des pertes : Troupe 1 tué, 9 blessés .



Le 9 octobre 1914


6h00 Départ de Mailly pour se rendre Aux Petites Loges en passant par Verzenay.

9h00 Arrivée Aux Petites Loges, Le Régiment doit se diriger sur Mourmelon Gare.

11h00 Arrivée à Mourmelon Gare, il est prescrit au Régiment de se rassembler au sud du camp pour y faire un long repos et partir pour Jonchery où il ne doit arriver qu'à la nuit tombée.

14h30 Le Régiment se met en route à travers le camp et arrive à 21h00 à Jonchery où il cantonne.



Le 10 et 11 octobre 1914

Le Régiment conserve le même cantonnement. Rien à Signaler.



Le 12 octobre 1914

Dans la matinée le Régiment reçoit les ordres concernant l'attaque que doit prononcer la 23ème Division.

13h30 Départ des Bataillons pour les emplacements qu'ils doivent occuper pendant l'attaque. Le 1er Bataillon à Saint Hilaire avec 2 Compagnies dans le village et deux Compagnies sur les bords de la Suippe à l'ouest du village. Ce Bataillon sera chargé, si l'attaque réussit, de s'intercaler entre le 63ème et le 107ème afin qu'il n'y ait aucune solution de continuité sur la ligne, le 2ème Bataillon à l'abri dans les tranchées couvertes au sud de Saint Hilaire, le 3ème à disposition dans Jonchery. Les deux premiers Bataillons se rendent sur leur position en des cheminements défilés le long de la Suippe.

15h30 Le 1er Bataillon a laissé deux Compagnies dans des tranchées laissées libres au nord-est de Saint Hilaire.

16h00 Le 1er Bataillon reçoit l'ordre de servir de soutien au 107ème pour l'appuyer ou le recueillir au besoin.

17h00 Par infiltration le 107ème a pu porter deux Compagnies à la crête.

18h00 L'ordre est donné de poursuivre l'attaque, mais le 107ème pris en enfilade par des tranchées qui n'ont pas été battues, ne progresse plus.

18h30 Ordre est donné de rester en position. Le 1er Bataillon laisse deux Compagnies dans les tranchées au nord-est de Saint Hilaire et deux Compagnies dans Saint Hilaire. Les 2ème et 3ème Bataillons viennent cantonner à Jonchery. Rien à signaler pendant la nuit.


Etat des pertes : néant .



Le 13 octobre 1914



19h00 Le Régiment part relever le 63ème dans les tranchées du secteur de gauche de la Division. Le 1er Bataillon s'installe dans les tranchées qui vont du nord-est de Saint Hilaire à la droite du secteur. Le 2ème Bataillon occupe les tranchées le long de la Suippe. le 3ème Bataillon est en réserve sur la route de Reims et au sud de cette route sur la rive droite de la Suippe, le PC est installé à 50 mètres du pont sur la route.

20h00 La relève est interrompue par une vive fusillade. Elle est reprise à 21h00 et terminée à 22h00.

Le 14 octobre 1914

Les bataillons poursuivent la reconnaissance de leur secteur. On continue les travaux qui peuvent se faire en dehors des vues de l'ennemi (boyaux de communication, feuillées, etc ...)

19h00 A la nuit on organise les défenses en mettant des fils de fer barbelés. Les cuisines roulantes apportent les aliments tout préparés à saint Hilaire.

23h45 Une fusillade légère se fait entendre sur le secteur de droite, fusées éclairantes. Quelques coups de feu sont tirés sur nos patrouilles.



Le 15 octobre 1914

On continue l'aménagement dans les tranchées. La journée est sans incidents.



Le 16 octobre 1914

16h00 Le Régiment reçoit l'ordre de relève.

19h00 La relève s'effectue. Deux hommes sont blessés probablement par des balles françaises, étant en patrouille, ils ont eu le tort de ne pas rentrer par le point de la ligne indiqué.

22h00 La relève est terminée, le Régiment cantonne à Jonchery.





Le 17 octobre 1914

12h00 le Régiment a reçu l'ordre d'aller relever le 100ème Régiment, dans les tranchées au nord de Mourmelon le Grand.

13h00 Le Régiment se met en route et se porte à Baconnes par le sud de la côte 140 et Mourmelon le Grand.

17h30 Les Bataillons quittent Braconne. la relève a été longue. Les 1er et 2ème Bataillons sont en place à 22h00, le 3ème à cause d'une erreur de parcours n'a terminé sa relève qu'à 24h00. Les déplacements sont difficiles, les cartes ne reproduisent que très imparfaitement les bois, il faut se diriger à la boussole. Les liaisons et communications sont très difficiles.

Les 3 Bataillons occupent un secteur très étendu, le front étant d'environ 4 kms. les tranchées ont été faites sans plan et ne rendent pas au point de vue défensif ce que l'on pouvait espérer en raison de l'effort fait.



Le 18 octobre 1914

Les 3 Bataillons passent leur journée dans les tranchées. Le 2ème bataillon est très près de l'ennemi, chaque fois qu'un homme se montre, l'ennemi tire.

Etat des pertes : Troupe 1 blessé .



Le 18 et 19 octobre 1914


Du secteur du 2ème Bataillon on entend les Allemands travailler à leurs tranchées, chanter, crier etc ... L'artillerie française n'a pas tiré depuis avant-hier, quelques obus bien placés feraient bonne impression sur nos troupes qui se rendraient compte qu'en cas d'attaque, elles seraient soutenues. Par contre l'artillerie allemande tire 3 à 4 fois par jour, particulièrement sur le saillant nord du secteur.

Une Compagnie du Régiment va cantonner à Châlons.

Une petite opération de nuit a été faite vers minuit, elle aurait pu permettre de faire des prisonniers si un bruit produit par les cartouches d'un homme n'avait donné l'éveil à une patrouille ennemie.

Etat des pertes : Troupe 1 blessé .



Le 20 octobre 1914

Deux Compagnies viennent en demi-repos au PC du 78ème, une autre est au repos complet au camp de Châlons.



Le 21 octobre 1914




L'artillerie allemande continue à tirer sur le saillant nord du Bataillon du centre, l'artillerie française ne tire toujours pas. On entend les allemands chanter, crier, même certains jouent de la musique. Le 2ème Bataillon est relevé et va cantonner au camp de Châlons

Etat des pertes : Troupe 1 tué, 2 blessés .






Le 22 octobre 1914

Deux Compagnies du 78ème sont relevées dans les tranchées par le Bataillon Territorial, deux autres sont en réserve de première ligne.

Deux Compagnies du 78ème sont au demi-repos au PC du 78ème

Le 2ème Bataillon et la Compagnie du 1er restent au camp de Châlons.



Le 23 octobre 1914

Dans les différents secteurs on poursuit l'amélioration des tranchées, les défenses accessoires sont développées, on crée des boyaux de communication. Dans les réserves comme dans les tranchées on construit des abris en vue de la mauvaise saison.

Tous ces travaux se font dans de mauvaises conditions en raison du manque de moyen de transport entre le camp de Châlons et les tranchées, de la difficulté de travailler dans les tranchées sans créer un but au tir de l'artillerie et de la mousqueterie ennemie.

19h00 Le 2ème Bataillon doit se rendre à la route de Reims pour relever le 5ème Bataillon du 300ème Régiment. Les 3ème et 9ème Compagnies ne quitteront leur emplacement que lorsque leurs Bataillons auront été relevés. Le Bataillon Guillaumat ne rentrera à Mourmelon que lorsque toutes les Compagnies auront été relevées.

Les sections de mitrailleuses des trois Bataillons du 78ème resteront dans leurs positions actuelles. Le repos sera organisé par demi-équipes l'une étant aux tranchées, l'autre à Mourmelon.



Le 24 octobre 1914

23h00 Une assez forte fusillade a lieu à l'ouest du secteur entre 23h00 et 24h00.



Le 25 octobre 1914

23h00 Une attaque s'est produite dans le secteur de droite du 300ème d'Infanterie. Une fusillade provoquée par l'ennemi a lieu dans le secteur des Compagnies de droite et du centre. Des fusées éclairantes et quelques obus sont lancés.

1h15 Une deuxième attaque a lieu. Une patrouille de la Compagnie de droite a arrêté et tiré sur une patrouille allemande d'une dizaine d'hommes. La Compagnie de gauche occupe un petit poste en avant de la ligne, dès la fusillade les Allemands se sont retirés du petit bois situé devant ce petit poste. Bien qu'il n'y ait pas eu d'attaque au sens propre les Allemands ont fait preuve d'une certaine activité, les mitrailleuses n'ayant pas eu de but sérieux, n'ont pas tiré.

Le Capitaine Costeur a vu des patrouilles ennemies à 400 mètres de la ligne, elles ont tiré puis se sont retirées dès que notre ligne a riposté.Le feu s'est déclenché immédiatement dans les lignes allemandes, l'artillerie ennemie a tiré dans ce secteur sans succès. Dès que notre artillerie a riposté celle de l'ennemi s'est arrêtée. Les mitrailleuses conformément aux ordres du Capitaine Costeur n'ont pas tiré afin de ne pas révéler leur emplacement.

Dans le secteur de gauche, il semble que le tir ait été déclenché par le manque de sang froid de quelques hommes. Le tué et le blessé ont pu l'être par le tir de leurs camarades qui auraient tiré dans des directions très obliques.

Etat des pertes : Officier 1 tué, Troupe 1 tué, 12 blessés .



Le 26 octobre 1914

L'artillerie de 90 tire sur les tranchées allemandes. Le 1er et 3ème Bataillons relèvent dans les tranchées le 2ème Bataillon.

Le 27 octobre 1914

L'artillerie de 90 continue son tir sur les tranchées allemandes.

9h00 A la suite d'une salve on voit nettement en avant de la partie gauche du secteur, des Allemands quitter leurs tranchées et se réfuguer dans un bois de sapins.



Le 29 octobre

Le 1er Bataillon est relevé. le 3ème bataillon, Bataillon Thérond, est au cantonnement à Mourmelon, il reçoit l'ordre de se porter à Jonchery en prévision d'une attaque au nord-est de ce village. Il doit y être à 6h00.



Le 30 octobre 1914

L'attaque de la 46ème a eu lieu, toute la journée on entend la cannonade, rien à signaler en avant de notre secteur.



Le 31 octobre 1914

Une petite opération de nuit a eu lieu dans le sous-secteur du 300ème. Une patrouille d'un adjudant et d'une quinzaine d'hommes s'est avancée dans la direction de Auberive-Vadisnincourt. Elle a remarqué de nombreux cadavres allemands en état de putréfaction. La ligne est sévèrement gardée par de nombreux postes d'écoute. Les tranchées sont toutes occupées.

Le 3ème Bataillon est rentré à Mourmelon mais la relève du Bataillon Costeur est ajournée en raison de l'extrème fatigue des hommes. Le 1er Bataillon reçoit l'ordre de se rendre à Jonchery.

Etat des pertes : 2 blessés .


Le 1er novembre 1914





Journée sans incidents. Le 3ème Bataillon relève le second dans les tranchées. Le 1er Bataillon qui avait été détaché entre Jonchery et Suippe rentre à Mourmelon.

Etat des pertes : 1 tué .






Le 2 novembre 1914

Journée sans incidents. Le 1er Bataillon relève dans les tranchées le Bataillon du 300ème

Etat des pertes : 1 blessé .



Le 3 novembre 1914

Journée sans incidents.

Etat des pertes : 1 tué, 1 blessé .



Le 4 novembre 1914

Journée sans incidents. Les deux Compagnies de réserve au PC sont relevées

Etat des pertes : 2 blessés .



Le 5 novembre 1914

Journée sans incidents. Le 2ème Bataillon relève le 1er Bataillon du 135 ème Régiment dans le secteur de gauche



Le 6 novembre 1914

Journée sans incidents. Le 1er Bataillon est relevé à la droite du secteur.

Etat des pertes : 1 blessé .



Le 7 novembre 1914

Pendant la nuit et la journée les Allemands ont poussé de nombreux Hurrah

19h00 Un Bataillon voisin ayant poussé des Vivats, les Allemands ont cru à une attaque et ont commencé le feu. Le Bataillon Territorial a riposté et la fusillade s'est étendue sur tout le front. L'artillerie ennemie a tiré quelques coups de canon, notre artillerie est intervenue et a lancé une trentaine d'obus. Cette intervention a fait cessé le feu allemand, ces derniers ne sont pas sortis des tranchées.

20h00 Le calme est revenu. Un détachement constitué de 1 Officier, 6 Sous-Officiers, 8 Caporaux et 193 Soldats est arrivé à Mourmelon.

Etat des pertes : 1 disparu .




Le 8 novembre 1914

Le Général commandant la 45ème Brigade est venu visiter les tranchées. Il a constaté l'importance des travaux réalisés et a recommandé de poursuivre la construction des abris. le Général commandant la 23ème Division d'Infanterie est venu également visiter les tranchées de la partie est du secteur, secteur occupé par le 1er Bataillon.







Le 9 novembre 1914

Les travaux se poursuivent. Les tranchées réalisées sans plan par transformations successives représentent un gros travail. Des boyaux de communication et des feuillées ont été réalisés.

Un détachement de ravitaillement en hommes venant du dépôt est arrivé à Mourmelon. Il comprend : 2 Officiers, 3 Sous Officiers, 17 Caporaux et 270 Soldats.

Le 10 novembre 1914

Journée sans incidents. Le 2ème Bataillon, Bataillon Costeur, relève le Bataillon Thérond.

Etat des pertes : 2 tués, 8 blessés.



Les 11 12 et 13 novembre 1914

Journées sans incidents. Le 1er Bataillon (Bataillon d'Arialh) est relevé et le 3ème Bataillon (Bataillon Thérond) relève le 3ème Bataillon (Bataillon Costeur).

Etat des pertes : 1 disparu .



Le 14 novembre 1914

Journée sans incidents. Un projecteur à acétylène est installé dans la partie centrale du sous secteur. On travaille ferme à la construction des abris en vue de l'hiver.





Le 15 novembre

On installe dans la partie gauche du sous-secteur un phare. On met à l'essai dans tout le sous secteur le bouclier de tranchée en métal. Huit boucliers constitués de caisses et de gravier sont également mis à l'essai dans la partie centrale du sous secteur.

Les petites opérations de nuit (patrouilles, embuscades) effectuées dans le sous secteur prouvent que l'ennemi est très vigilant. L'artillerie ennemie qui a fait une soixantaine de victimes dans nos rangs, semble se ralentir.

Etat des pertes : 1 blessé .




Du 16 au 26 novembre

Journées sans incidents. Les relèves sont effectuées par roulement.




Le 27 novembre

La musique du Régiment joue l'Hymme Russe et la Marseillaise au nord du PC, on y répond des tranchées françaises par des vivats en l'honneur des Russes.

Etat des pertes : 3 blessés, 1 disparu (déserteur) .




Les 29 et 30 novembre 1914

Journées sans incidents. Les relèves sont effectuées par roulement.



Le 1er décembre 1914

Dans chaque Bataillon une Compagnie est mise en réserve derrière les 3 Compagnies de première ligne. Le 3ème Bataillon (Thérond) relève le 2ème Bataillon (Costeur) à la partie centrale du sous secteur.



Le 2 décembre 1914

Journées sans incidents.



Le 3 décembre 1914

Il est envoyé une nuit sur deux des patrouilles chargées de porter à proximité des Allemands des invitations à la désertion. Les Allemands ripostent en nous envoyant des récits de victoires imaginaires sur les Russes. Ils y joignent des invitations à nous séparer des Anglais, "ces chiens d'Anglais" comme ils disent.

Le Lieutenant Rieux a été tué par un obus en avant du saillant du sous secteur. Il était sorti de la tranchée pour aller avec un de ses camarades reconnaître l'emplacement d'une batterie d'artillerie qui tirait sur le saillant.

Etat des pertes : 1 officier tué .



Du 4 au 19 décembre 1914

Journées sans incidents.



Le 20 décembre 1914

Le Régiment doit participer le 21 à l'attaque des positions ennemies au nord de Jonchery.

23h00 Départ du camp dans l'ordre suivant : 3ème, 2ème et 1er Bataillons. Après une marche pénible dans la boue, le Régiment arrive à Jonchery

3h00 Le Régiment est envoyé dans les tranchées.



Le 21 décembre 1914

5h30 Les Bataillons du Régiment sont en place : le 3ème Bataillon dans la tranchée de départ et les tranchées de première ligne, le 2ème Bataillon en réserve, la 1ère Compagnie à l'entrée du Boulevard Albert 1er, le 1er Bataillon en réserve derrière un Bataillon du 63ème chargé de l'attaque du saillant B.

9h25 Au moment où l'assaut va se produire le Lieutenant Colonel de Montluisant et le Commandant Thérond (3ème Bataillon) sont bléssés et passent le commandement au Commandant Tatin (78ème) et au Capitaine Teilhac (3ème Bataillon).

9h30 Après un tir préparatoire, les 9ème et 12ème Compagnies accolées se sont élancées en avant à l'assaut du saillant C. La 9ème Compagnie entraînée par le Capitaine Chebroux, la 12ème par le Lieutenant Champseix. Ces deux Officiers sont tués avant d'arriver à la moitié du trajet, mais nombre d'Officiers et d'hommes arrivent aux tranchées ennemies. On les voit s'élancer sur le parapet. Un grand nombre d'hommes est resté sur le terrain pendant la marche en avant, en particulier devant les réseaux de fils de fer barbelés. Dès que la direction de l'attaque a été dévoilée par la marche en avant, un feu intense de mousqueterie et mitrailleuses venant de la partie ouest du saillant B bat le terrain qui précède le saillant C.

La 10ème Compagnie du Capitaine Cahuzac s'élance en avant entraînée par son Capitaine qui selon son habitude montre une énergie farouche. Cependant la vue de nombreux camarades tombés fait hésiter une section qui ne suit pas immédiatement le mouvement et gène pendant quelques instants le déclenchement de la 11ème Compagnie du Sous Lieutenant Fourtanie. Cette Compagnie part mais les têtes de colonne sont fauchées ce qui fait reculer beaucoup d'hommes alors que d'autres affolés se jettent à terre. Néanmoins certains hommes parviennent à la tranchée. Des blessés se traînent en arrière et parviennent dans les boyaux qu'ils obstruent.

10h15 La tranchée semble occupée mais aucun signal ni indice montre que nos hommes l'occupent.

11h30 Un caporal arrivant à la tranchée à genoux porte un mot très laconique du Capitaine Cahuzac disant "je suis dans la tranchée avec 150 hommes, je suis blessé mais j'ai toutes mes idées, je commence un boyau de communication avec vous, faites en autant". Des ordres sont donnés pour commencer le boyau et pour faire marcher en avant tout le 2ème Bataillon.

Quelques instants après le Sous Lieutenant Auboueix de la 11ème Compagnie qui venait d'en prendre le commandement après la mort du Sous Lieutenant Fourtaine, a fait progresser ses hommes jusqu'aux fils de fer barbelé. il vient rendre compte qu'il a été refoulé et que les Allemands ayant repris possession de la tranchée l'ont empêché d'y pénétrer.

Entre le départ du Caporal envoyé par le Capitaine Cahuzac et l'arrivée du Sous Lieutenant Auboueix les Allemands avaient fait un retour offensif précédé d'un tir de grenades et s'étaient emparés de la tranchée.

Le Sous Lieutenant Auboueix repart une deuxième fois et se fait tuer avant d'arriver aux fils de fer.

Le Capitaine Costeur, commandant du 2ème Bataillon, a fait avancer sa Compagnie de tête, mais sous l'intensité de la mousqueterie il lui est impossible de la porter en masse.

13h00 Les Allemands sortent des tranchées pour se porter contre les hommes du 3ème Bataillon qui sont arrivés à queques mètres des réseaux. Ce mouvement des Allemands est facilement repoussé par les nôtres. Les clairons sonnent, le Capitaine Costeur aidé du Commandant du Régiment et de tous les gradés fait porter tout ce qui est disponible en avant.

La 6ème Compagnie se signale par son entrain, elle perd trois Officiers, Frémon, Auclair et Renaudie. Le feu de l'artillerie allemande redouble d'intensité. Les obus de 105 éclatent sur les tranchées, ils font de nombreuses victimes et barrent la route au 2ème Bataillon. Le Capitaine Costeur est grièvement blessé, toutes les troupes qui se portent en avant sont prises en enfilade par le saillant B. Toutes les factions qui se sont portées en avant se sont arrêtées et les hommes cherchent à se terrer. Un grand nombre de factions sont privées de leur chef et les hommes ne tiennent pas les positions.

16h00 Le Général de Division annonce qu'il met le 1er Bataillon à la disposition du Régiment. Au moment où ce Bataillon allait intervenir, sans aucune chance, l'ordre est donné de prendre les dispositions pour la nuit. Les quelques hommes restant du 3ème Bataillon occupent une partie de la tranchée de départ. Cette ligne est occupée à gauche par le 3ème Bataillon, à droite par une Compagnie du 1er Bataillon. Les trois Compagnies du 1er Bataillon sont disposées dans des boyaux, prêtes à intervenir en cas de besoin.

Si l'occupation du saillant C n'a pas pu être maintenue on ne peut l'attribuer qu'à l'intensité du feu de la mousquerie allemande provenant de l'ouest du saillant B pendant toute la journée et à l'artillerie ennemie dans l'après midi. Le nombre d'hommes arrivés dans la tranchée n'a pas été suffisant pour l'occuper. Les passages faits dans les réseaux étaient insuffisants. Les sections qui devaient former les dernières vagues ont été démoralisées en voyant leurs camarades tomber par véritables grappes.

Le 3ème Bataillon n'a plus qu'un Officier de l'active, le Capitaine Teilhac, et un Officier de réserve, le Sous Lieutenant Barrot.

Etat des pertes : Officiers 4 tués, 8 bléssés et 5 disparus Troupe 44 tués, 240 bléssés et 278 disparus.



Durant cette tragique journée trois de nos poilus du 78ème RI, originaires du canton d'Eymoutiers, sont tombés :

Jacques CHAUME âgé de 27 ans, natif de Peyrat le Château.

Henri LACLAUTRE âgé de 25 ans, natif de Bujaleuf.

Pierre PATAUD âgé de 25 ans, natif de Nexon.



Le 22 décembre 1914

La nuit s'est passée sans incidents.

Le 3ème Bataillon reste dans les tranchées et occupe la tranchée de départ, le 1er Bataillon ira au repos à la ferme de Jonchery, le 2ème Bataillon cantonnera à Mourmelon. Tous ces mouvements sont effectués avant le jour.

L'Etat Major du Régiment se rend à Mourmelon. Dans la journée le 1er bataillon reçoit l'ordre d'aller aux tranchées relever un Bataillon du 107ème.



Le 23 décembre 1914

Il est procédé à la réorganisation du Régiment, c'est la troisième depuis le commencement de la campagne (Raucourt, Châtelraould,Jonchery).

Depuis le début de la campagne le Régiment a perdu : 12 Officiers tués, 29 bléssés et 9 disparus.

Les recrues de 1914 entre dans le rang. Le petit dépôt constitué à Mourmelon est dissous.



Le 24 décembre 1914

Même cantonnement. Rien à signaler.



Le 23 décembre 1914

Le 2ème Bataillon relève le 1er Bataillon qui va cantonner à Jonchery.

Du 24 au 31 décembre 1914

Aucun incident n'est à signaler. Les relèves s'effectuent par roulement.

Le 31 décembre l'Etat Major du 78ème est relevé par l'Etat Major du 63ème. Le 2ème Bataillon Chabauty relève le Bataillon d'Arailh qui va cantonner à Suippes.



Du 1er au 19 janvier 1915

Aucun incident n'est à signaler. Les relèves s'effectuent par roulement.

Le Régiment est réorganisé: TATIN Chef de Bataillon commandant le Régiment, D'ARAILH Capitaine commandant le 1er Bataillon, CHABAUTY Capitaine commandant le 2ème Bataillon et TEILHAC Capitaine commandant le 3ème Bataillon.



Le 20 janvier 1915

Pendant toute cette période de calme on poursuit malgré le mauvais temps, et avec la plus garnde activité, les travaux pour rendre le front inviolable, assurer le bien être des hommes et tenir l'ennemi sous une menace constante.

Les tranchées de tir démolies par les intempéries et bouchées par l'artillerie ennemie sont remises en état. On construit des abris pour mitrailleurs. Les créneaux de tir sont vérifiés avec soin. On confectionne et on place des éléments Lagarde.

On commence la construction d'abris sérieux pour demi-escouades pouvant à la fois protéger les hommes contre les intempéries et contre les obus de gros calibre. Les rondins nécessaires à cet effet sont coupés par une équipe dans les bois au sud-ouest de la Pyramide et transportées près des tranchées par des voitures.

Dans la direction de tous les saillants ennemis, on poursuit à la sape des boyaux en vue d'une attaque ultérieure. Dans la partie gauche on organise, plus en avant, de nouvelles tranchées de tir. On cherche à gagner par un boyau le bois dit "international". On installe dans la nouvelle tranchée des projecteurs. Les mitrailleurs sont placés dans des abris blindés. Deux obusiers sont mis en place.



Du 21 janvier au 11 février 1915

On continue à conserver les mêmes positions et les relèves se font normalement.



Le 12 février 1915

Une bombe tombe vers 16h00 sur nos tranchées avancées vers le saillant C. La tranchée est bouleversée sur une dizaine de mètres et l'entrée d'une mine où plusieurs hommes s'étaient réfugiés s'effondre sous la force de l'explosion. Tous les hommes qui étaient à l'entrée de la mine sont ensevelis.

Etat des pertes : 9 tués, 4 bléssés.

Le 13 février 1915

Le sous-secteur de droite est réorganisé. Désormais le 63ème occupe la partie droite, le 78ème la partie gauche. La défense est ainsi organisée en profondeur, chaque régiment à zone. Les Lieutenants Colonels commandant les Régiments resteront en permanence à Jonchery. Quant aux hommes ils passent 3 jours dans les tranchées et 3 jours au repos.



Les 14 et 15 février 1915

Mêmes positions et mêmes cantonnements.



Le 16 février 1915

La relève dans les tranchées se fera désormais tous les 4 jours. On poursuit les sapes en avant avec activité en vue de menacer l'ennemi. De nombreux abris à l'épreuve des obus ont été construits. Les défenses accessoires sont renforcées.


Du 17 février au 4 mars 1915

Mêmes positions et mêmes cantonnements.


Le 5 mars 1915

L'ennemi continue à lancer des bombes avec un minenwerfer, la puissance de cet engin est considérable Les tranchées, les sapes et les boyaux sont bouleversés par les explosions. Il fait également quelques victimes bien que sa position ait été repérée. Mais l'artillerie n'arrive pas à nous en débarasser.


Du 6 mars au 22 mars 1915

Mêmes positions et mêmes cantonnements. Rien à signaler.



Le 23 mars 1915

Le régiment a reçu l'ordre de relève, il doit être remplacé par le 102ème d'Infanterie.

Le 1er Bataillon est relevé des tranchées du sous secteur de droite de Jonchery et vient cantonner à Mourmelon le Grand. Le 2ème Bataillon va cantonner à La Cheppe. L'Etat Major quant à lui va cantonner à Mourmelon le Grand.



Le 24 mars 1915

Le 1er Bataillon fait étape de Mourmelon à Courtisols en passant par la Cheppe. Le 2ème Bataillon se rend de Courtisols à Le Fresne et le 3ème Bataillon relevé des tranchées du sous secteur de droite de Jonchery vient cantonner à Mourmelon le Grand.



Le 25 mars 1915

Le 1er Bataillon assiste à la revue du Général en Chef au Mont de Charme et cantonne à Courtisols avec l'Etat Major. Le 2ème Bataillon cantonne à Le Fresne



Le 26 mars 1915

L'Etat major fait étape de Courtisols à Le Fresne. Les 1er et 3ème Bataillons se rendent de Courtisols à Coupeville.



Le 27 mars 1915

les troupes conservent le même cantonnement que celui de la veille.


Le 28 mars 1915

La Brigade reçoit l'ordre d'aller occuper la région de Saint Germain la Ville, Vesigneul sur Marne, Chepy. Le Régiment marche en tête de la Brigade par l'itinéraire suivant : Saint Jean sur Moivre, Francheville, Pogny. Parti à 6h50 de Coupeville le Régiment arrive dans ses cantonnements à 11h15. Le 2ème Bataillon cantonne à Saint Germain la Ville, l'Etat Major, les 1er et 3ème Bataillons à Chepy.



Le 29 mars 1915

Même cantonnement que la veille.





Le 30 mars 1915

Le Régiment s'embarque à Vitry la Ville en 3 éléments :

11h00 le 1er Bataillon,

14h00 l'Etat Major et le 2ème Bataillon,

20h00 le 3ème Bataillon.

Les troupes arrivent à la gare 3 heures avant l'embarquement. La distribution des vivres de chemin de fer et de débarquement ont lieu à la gare avant le départ. Les embarquements sont effectués sans incidents.



Le 31 mars 1915

les trois éléments du Régiment débarquent à la gare de Toul. L'Etat Major et les 1er et 2ème Bataillons sont dirigés vers Gondreville, le 3ème Bataillon est dirigé sur Villey Saint Etienne. Dans la journée le Régiment doit aller cantonner dans la région de Griscourt, Villers en Haye, Rogéville. Le 1er Bataillon est mis en route à 12h00 , le 2ème à 12h15 et le 3ème à 15h00. L'itinéraire est le suivant : Villey Saint Etienne, chemin de Villey à Avrainville, route de Toul à Dieulouard.

Le cantonnement du 1er Bataillon est à Griscourt, celui de l'Etat Major et du 2ème Bataillon à Rogéville et celui du 3ème Bataillon à Villers en Haye. Les troupes ont effectué une marche de 28 kms avec un chargement très lourd.



Le 1er avril 1915

Même cantonnement que la veille.



Le 2 avril 1915

Les Bataillons se portent isolément dans leur nouveau cantonnement où ils arrivent avant 11h00. L'Etat major, le 1er et 2ème Bataillons à Martincourt, le 3ème Bataillon à Saint Jean.

13h00 Le Lieutenant Colonel, les Chefs des 1er et 2ème Bataillons et quatre Capitaines se rendent à Mamey où ils sont mandés par le Général de Brigade pour faire une reconnaissance des positions ennemies.



Le 3 avril 1915

Le Régiment est mis en marche dans l'ordre suivant : 2ème Bataillon à 14h00, suivi du 3ème Bataillon, le 1er Bataillon à 14h30. Avant le départ les hommes ont reçu les vivres de jour préparés et deux jours de vivres de réserve. Chaque Bataillon a touché des grenades, des fusées, des outils, des sacs à terre. L'approvisionnement en cartouches pour chaque homme est porté à 200.

17h00 Le Colonel est installé à son poste de commandement à la côte 330. Le poste de secours du Régiment s'organise sur la route de Bar le Duc à Metz, au pont de l'Ache.

19h00 le 2ème Bataillon qui doit prononcer l'attaque de la côte 323, arrive avec un léger retard à son point de rassemblement.

19h30 Le 2ème Bataillon dépasse les tranchées de première ligne et se porte à l'attaque des tranchées ennemies qu'ils enlèvent après avoir essuyé quelques rafales d'artillerie et une fusillade des occupants. Il y a 40 cadavres dans les tranchées dont un Officier qui a été tué par le Capitaine Mayaud. Il est fait 6 prisonniers. Un poste téléphonique est pris. L'organisation de la position se poursuit toute la nuit.

Etat des pertes : 3 tués, 18 bléssés.



Le 4 avril 1915

Les 1er et 3ème Bataillons n'ont pas pu prononcer l'attaque à l'heure fixée. Ils se sont égarés par la faute du guide qui leur avait été donné.

17h00 Le 1er Bataillon s'empare du village de Regniéville. Il éprouve peu de pertes et fait des prisonniers. Soutenu par la 3ème Compagnie du 3ème Bataillon il progresse au delà du village et en commence l'organisation défensive. Le temps est déplorable, le terrain très accidenté et les communications difficiles.

Etat des pertes : 5 tués, 14 bléssés.



Le 5 avril 1915

Dans la matinée une attaque est prescrite. Le Régiment s'efforce de mettre à profit la progression du 63ème et s'élance sur les tranchées allemandes au saillant à 300 mètres au nord de Régniéville et s'emparre ensuite des tranchées parallèles à la route de Thiaucourt. L'artillerie de campagne et l'artillerie lourde doivent ouvrir 4 brêches devant le groupe des ouvrages allemands qui se trouvent au nord de Régniéville. L'attaque se déclenche à 10h00.

10h00 Les brêches n'existent pas dans les fils de fer. Le 636ème ne pouvant pas de ce fait prononcer son attaque, celle du 78ème est ajournée. Pendant toute la journée Régnéville et le ravin situé au nord-est sont battus par l'artillerie ennemie. Toutes les troupes se trouvant dans le ravin sont prises en enfilade et souffre beaucoup de ces tirs. Les communications avec le P.C. sont très difficiles les agents de liaison étant bléssés ou tués, les cables téléphonique coupés par la connonade ininterrompue de l'ennemi. Les hommes sont exténués par deux nuits sans pratiquement de sommeil passées sous la pluie et dans des tranchées découvertes.

18h30 Les brêches n'étant toujours pas faites, l'attaque prévue pour 18h00 ne peut pas avoir lieu, elle est remise à 20h00.

22h00 Toujours pour les mêmes raisons l'attaque ne peut pas être déclenchée. Les tirs de l'artillerie étant fixés sur les positions ennemies, ils n'ont que très peu d'action sur les fils de fer qui malgrè les tirs violents restent intacts.

Etat des pertes : 13 tués, 78 blessés et 1 disparu..



Le 6 avril 1915

7h00 Les troupes d'attaques sont formées au nord et à l'est de Régnéville. Les brêches faites dans les fils de fer sont insuffisantes. L'artillerie ennemie tient Régnéville et le ravin sous un feu violent. Un assaut des tranchées dans ces conditions serait voué à un échec certain.

8h00 Situation inchangée, l'attaque ne peut avoir lieu

17h00 L'attaque prévue pour cette heure est de nouveau ajournée

Etat des pertes : 1 tué, 48 blessés et 3 disparus.



Le 7 avril 1915

De nouvelles attaques prévues à 9h00 et à 16h45 sont reportées. Le Régiment a fourni un effort considérable pour occuper Régnéville mais surtout pour s'y maintenir sous une canonnade ininterrompue. Le temps est déplorable, Les troupes tenues en alerte en vue d'attaques répétées ont subi une tension considérable. Les pertes ont été sérieuses.

20h00 Le Régiment reçoit l'ordre de relève. Les 3 Bataillons se retrouveront au sud de la route de Pont à Mousson à Commercy. Le 3ème Bataillon ira à Saint Jean pour y prendre ses sacs et de là ira directement à Gézoncourt. L'Etat major et les 1er et 2ème Bataillons iront cantonner à Martincourt

Etat des pertes : 1 tué, 10 blessés et 1 disparu.



Le 8 avril 1915

La relève a été exécutée sans incidents, tout le Régiment est installé à Gézencourt à 15h30. Six Compagnies du régiment sont cantonnées dans les barraquements situés à l'est du village.

Etat des pertes : 3 blessés et 1 disparu.



Les 9 et 10 avril 1915

Mêmes cantonnements que la veille.

5h00 le Régiment se déplace vers Manonville et Minorville

12h00 Le Régiment prend position de ses nouveaux cantonnements : Etat Major et 3ème Bataillon à Bernécourt, le 1er Bataillon à Ansauville et le 2ème bataillon à Hanonville. Les abords de Bernécourt et d'Ansauville sont battus par l'artillerie ennemie.

Etat des pertes : 13 blessés.



Le 12 avril 1915

6h00 Le Lieutenant Colonel, les Chefs de Bataillons et les Capitaines font une reconnaissance des positions ennemies.

Etat des pertes : 1 tué et 4 blessés.



Le 13 avril 1915

Le Régiment doit se porter à l'attaque des positions ennemies au nord de Flirey. La position qu'il s'agit d'occuper est située au sud du bois de Mort Mare, à cheval sur la route de Flirey à Essey. L'objectif donné au Régiment comprend un front de 600 mètres environ. Depuis le mois d'octobre cette position a été attaquée par plusieurs Régiments et a permis au 157ème de s'installer dans les tranchées ennemies sur environ 200 mètres.

Une partie du front que le Régiment a pour objectif a du être abandonné suite à la violence des contre-attaques allemandes, une mitrailleuse française est restée dans les tranchées ennemies.

Le glacis d'une profondeur de 100 à 150 mètres qui s'étend entre nos tranchées et les tranchées allemandes est jonché de cadavres français, beaucoup sont là depuis le mois d'octobre.

Une section de mitrailleuses est mise à la disposition de chaque Bataillon chargé de l'attaque.

Le 1er Bataillon qui doit traverser des crêtes très battues est obligé de partir à minuit afin d'être placé avant le jour dans les tranchées d'où il doit s'élancer à l'assaut. Les autres bataillons partent à 4h00.

11h00 Les 3 Bataillons ont pris leurs dispositions préparatoires à l'attaque. Les tâches sont distribuées, les hommes ont le moral et la vue des nombreux cadavres sur lesquels ils devront passer ne diminue pas leur ardeur.

Le Lieutenant Colonel a établi son PC à Flirey.

13h00 L'artillerie a fait une préparation très courte mais extrèmement violente de l'attaque (de 12h50 à 13h00). Au signal donné par les Chefs de Bataillons, les Compagnies qui doivent former la première vague s'élancent à l'assaut.

la 4ème Compagnie du 1er Bataillon enlève la première tranchée et pousse jusqu'à la seconde, elle en chasse l'ennemi et s'y installe. L'organisation des tranchées conquises commencent rapidement. Au centre la 11ème Compagnie du 3ème Bataillon s'est portée en avant dans un superbe élan, précédée par son Capitaine De la Tour qui tombe frappé d'une balle. Le Sous Lieutenant Léoquet ayant pris le commandement arrive dans la tranchée ennemie qu'il nettoie de ses défenseurs ennemis et se porte à la deuxième tranchée qu'il occupe.

A gauche la 11ème Compagnie s'est portée en avant mais soumise à un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses elle ne peut que progresser très difficilement. Elle subit des pertes sérieuses et ne peut atteindre les tranchées ennemies.

13h30 le 1er et 3ème Bataillons se sont installés dans les tranchées ennemies et les sections de mitrailleuses sont mises en batterie. En fouillant les abris qui sont de véritables caves on y fait 17 prisonniers. On purge les boyaux de leurs défenseurs. Dans cette lutte la conduite de nombreux soldats est admirable, on en voit qui ramasse rapidement les bombes ennemies et les lancent de nouveau avant leur explosion. Les tranchées ennemies sont jonchées de cadavres allemands. Pendant ce temps on commence les boyaux reliant la tranchée conquise avec la tranchée de départ.

13h45 La 8ème Compagnie en réserve à Bernécourt se porte aux tranchées. Une contre attaque ennemie se produit sur la droite du premier Bataillon. Elle est repoussée gràce à la collaboration rapide de l'artillerie.

15h00 Une contre attaque ennemie est prononcée sur la gauche de notre position, elle est également repoussée.

17h00 La dernière Compagnie de réserve laissée à Bernécourt a été rappelée à la Carrière. Cette Compagnie après avoir laissé une section à Flirey doit se mettre à la disposition du Commandant du 1er Bataillon. La section laissée à Flirey assurera toute la nuit l'approvisionnement des 1er et 3ème Bataillons en munitions, fils de fer, fusées, etc ...

La situation du Régiment est la suivante : le 3ème Bataillon occupe les 2 premières lignes de tranchées ennemies à l'ouest de la route d'Essey, le 1er Bataillon avec 2 Compagnies les deux premières lignes de tranchées ennemies à l'est, sur un front d'environ 200 mètres, à gauche l'attaque du 2ème Bataillon a échouée, le 1er Bataillon à droite est vivement cannoné, il a déjà repoussé plusieurs attaques et a subit des pertes sensibles.

23h00 La position du Régiment est la suivante : Les 1er et 3ème occupent solidement la tranchée conquise. Ils ont repoussé quatre contre attaques. La construction des boyaux qui doivent relier les tranchées conquises à nos tranchées se poursuit avec activité. A gauche le 2ème Bataillon tient nos tranchées. Le 3ème Bataillon est soumis à un bombardement intense ainsi que les boyaux de communication. Plusieurs maisons de Flirey sont en feu.

Les pertes sont lourdes dans les trois Bataillons.

Etat des pertes : Officiers 5 tués, 2 blessés, Troupe 64 tués, 134 blessés et 12 disparus..

Le 14 avril 1915

Pendant toute la nuit les Bataillons qui occupent les tranchées allemandes ont été soumis à douze contre attaques. Ces contre attaques viennent de la plantation Lavaud dans laquelle les Allemands s'infiltrent par le boyau qui longe la route de Flirey. Toutes ces contre attaques et principalement celle qui a été prononcée vers 3h30 ont été repoussées très brillament avec l'aide de l'artillerie dont l'attention est toujours en éveil.

9h30 Situation du Régiment : les deux Bataillons qui ont enlevé les tranchées ennemies occupent un front total de 400 mètres environ. Les tranchées ennemies sont tenues par 4 Compagnies et demi avec deux sections de mitrailleurs. Nos anciennes tranchées sont tenues par 3 Compagnies et demie. A gauche le 2ème Bataillon qui n'a pas réussi tient nos tranchées avec 3 Compagnies et demi et une section de mitrailleuses. Une demi Compagnie est en réserve à Flirey.

Les boyaux de communication sont en construction mais la collaboration du Génie n'a pas été aussi efficace qu'on aurait pu l'espérer. Nous avons 17 prisonniers, deux canons revolvers de 37m/m, deux lances bombes, de nombreux fusils, des munitions, des bombes et enfin une mitrailleuse française perdue par un autre Régiment dans une attaque précédente. Le bombardement par l'artillerie ennemie est constant, souvent très violent, sur les tranchées, les boyaux et sur Flirey. Le moral est excellent mais la tension est extrème. Aucun repos n'a été pris depuis le 12 avril et la fatigue commence à se faire sérieusement sentir.

16h00 Les contre attaques ont continué pendant toute la journée. De 14h30 à 16h00 les Allemands se sont livrés à un bombardement intense des tranchées, des boyaux et du village de Flirey ainsi que de ses abords. Les tranchées et les boyaux ont énormément soufferts, les pertes en hommes causées par cette pluie de projectiles de tous calibres sont sérieuses. La contre attaque qui s'est produite au moment de ce bombardement a été repoussée. Les Allemands qui se sont présentés en rang par 4 ont dû beaucoup souffrir du tir efficace de notre artillerie. Le Régiment doit être relevé dans la nuit, cette relève est extrèmement pénible et dure toute la nuit. La plupart des Compagnies des 1er et 3ème Bataillons n'arrivent dans leur cantonnement qu'après le lever du jour.

Etat des pertes : Officiers 2 blessés, Troupe 26 tués, 100 blessés et 4 disparus..



Du 15 avril au 17 avril 1915



Le Régiment est en cantonnement à Bernécourt, Ansauville et Hamonville.

Le 17 avril 1915

Le Régiment reçoit l'ordre de prendre le service dans les tranchées, le 2ème Bataillon reste en cantonnement à Hamonville.

Le 18 avril 1915

Le 3ème Bataillon a progressé de 40 mètres dans les tranchées ennemies. Pendant toute la soirée le Régiment transporte aux tranchées le matériel nécessaire à l'attaque prévue le lendemain.

Etat des pertes : 5 blessés.



Le 19 avril 1915

L'attaque n'ayant pas réussie le Régiment, deux Compagnies rentrent au cantonnement alors que le 3ème Bataillon reste sur place. Il ne sera relevé que le lendemain.

Etat des pertes : 2 officiers blessés, 4 hommes tués, 24 blessés et 2 disparus.



Le 20 avril 1915

Le bombardement allemand nous cause quelques pertes. Dans la soirée une contre attaque allemande est repoussée.

Etat des pertes : 13 tués, 23 blessés.



Jusqu'au 27 mai 1915

Le Régiment connait les relèves habituelles avec des cantonnements à Noviant aux Prés et Manonville. On continue les travaux dans les tranchées. Oncherche à progresser et à gagner du terrain sur l'ennemi.

Le 27 mai 1915

Le Régiment vient occuper le secteur de Regniéville. les relèves sont effectuées tous les 4 jours. Les cantonnements se font à Mamey, les Quatre Vaux et Saint Jean. Cette situation perdure jusqu'au 4 juin 1915.

Du 4 juin au 15 juin 1915

Le Régiment cantonne successivement à Griscourt, Rogéville et Gondreville. Le 15 juin 1915 il embarque à Toul.

Le 17 juin 1915

Certains éléments débarquent à Corbie, d'autres à Amiens. Ils se retrouvent tous à Hérissart où ils cantonnent jusqu'au 22 juin 1915. Le lendemain,23 juin 1915 le Régiment se rend à Molliens aux Bois et Raineville, cantonnements qu'il gardera jusqu'au 19 juillet 1915.

Le 19 juillet 1915

Les troupes rassemblées à Villers Bocage sont enlevées en convoi automobile pour se rendre à Warluzel et sus Léger, en passant par Puchevillers, Beauquesne, Orville, Halloy et Lucheux. Elles y resteront jusqu'au 26 juillet 1915.

Le 26 juillet 1915

Le départ est donné pour de nouveaux cantonnements : Beaufort, Lattre Saint Quentin et Avesne le Comte. Dès leur arrivée les hommes reprennent la route pour Beaufort et Grand Rullecourt, cantonnements qui sont conservés jusqu'au 1er août.

Le 2 août 1915

Le Régiment doit prendre position dans les tranchées au nord d'Arras, à Neuville Saint Vaast. Il occupe le secteur du boyau Fantôme au boyau Charpentier. Le lendemain 3 août la relève s'effectue dans de très mauvaises conditions du fait que les boyaux ont été rendus impraticables par une pluie incessante.

Le 11 août 1915

Le 78ème se rend à Duisans d'où il est transporté en automobile à Avesne le Comte, Beaufort et Grand Rullecourt pour cantonner jusqu'au 20 août.

Le 20 août 1915

Le Régiment remonte aux tranchées dans les secteurs de Ecurie, du Labyrinthe et les abris de la côte 107. pendant cette période les pertes seront sérieuses, la plupart étant produites par des bombes ou des obus. Les ouvrages du secteur du Labyrinthe souffrent beaucoup du tir de l'artillerie ennemie et des bombes. Les Compagnies fournissent un travail considérable pour entretenir les ouvrages.

Le 29 août 1915

Les troupes sont relevées et transportées en autobus aux cantonnementsqu'elles occupaient précédemment.

Le 7 septembre 1915

Le Régiment retourne aux tranchées d'Ecurie, du Labyrinthe et des abris de la côte 107. Il y reste jusqu'au 16 septembre 1915 date où une fois de plus il regagne ses cantonnements.

Le 23 septembre 1915

Une attaque prochaine étant prévue, les cartouches sont distribuées ainsi que les fusils de chasse et pistolets, les vivres de réserve pour 3 jours. En fin de nuit les Bataillons quittent Duissans pour gagner Avesnes afin de s'y reposer avant l'ordre d'attaque.

Le 25 septembre 1915

l'attaque est donnée à 13h30. Les Compagnies font de vains efforts pour se porter en avant, les boyaux étant encombrés et rendant toute progression pénible. Les mitrailleuses ennemies entrent en action, le tir d'artillerie ennemi est très violent et occasionne des pertes sérieuses parmi les hommes et des dégats importants dans les tranchées et les boyaux. Une nouvelle attaque de nos troupes prévue vers 18h30 est retardée car la relève est gênée par les gazs lacrymogènes et l'encombrement des boyaux en partie démolis.

Le 26 septembre 1915

Pendant toute la nuit les occupants des tranchées ont tiré afin d'empêcher l'ennemi de réparer les brêches faites dans leurs réseaux. L'attaque qui était prévue la veille a lieu dès 13h10. Les vagues d'assaut françaises sont arrêtées par des tirs intenses de mitrailleuses ennemies. Une nouvelle attaque est ordonnée à 18h15. Celle ci est arrêtée par les feux ennemis et une contre attaque de leur part qui est immédatement repousée dans la tranchée des Punaises en laissant de nombreuses victimes.

Etat des pertes : 23 tués, 67 blessés et 8 disparus.



Le 27 septembre 1915

A 17h30 une attaque a lieu. Une première vague pénètre dans les tranchées allemandes où elle est anéantie par les mitailleuses et grenades ennemies. Une deuxième vague subit de nombreuses pertes avant de pouvoir atteindre les lignes ennemies. Toute nouvelle tentative est interdite du fait d'un tir de barrage violent. Les troupes sont très fatiguées au point de vue physique et moral par les efforts fournis, la privation de sommeil, les fatigues supportées et la tension nerveuse causée par l'attente constante d'une nouvelle attaque. Le moral des hommes est atteint.



Le 28 septembre 1915

Le 78ème reçoit l'ordre d'occuper le secteur du boyau d'abd el Kader au boyau d'Aragon. Le mouvement s'effectue dans de bonnes conditions. Les hommes effectuent la réfection des tranchées, ramassent le matériel et portent les cadavres à Roclincourt. pendant ce temps l'artillerie ennemie poursuit ses tirs de jour comme de nuit, causant des dégats. Une mine saute dans la région ennemie des Entonnoirs à l'ouest de la route de Lille, sans causer de dégâts chez nous.

Le 6 octobre 1915

Les hommes sont transportés en camions aux cantonnements de Beaufort et de Noyelle Vion. ces cantonnements sont quittés le 9 octobre pour Manin et Givenchy avant de monter aux tranchées le 10 octobre 1915.

Le 11 octobre 1915

L'ennemi lance des grenades sur toutes les sapes et barricades. Nos ripostes sont violentes. Cette situation perdure, bombardements, attaques et contre attaques.

Le 18 octobre 1915

Le Régiment est relevé, transporté en auto sur la route Arras-Saint Pol, il gagne Manin et Givenchy le Noble. ce cantonnement est conservé jusqu'au 28 octobre 1915. Ensuite il cantonne à Beaufort, Blavincourt, Grand Rullecourt et Lignereuil. Le 20 octobre 1915 les troupes partent en auto pour Duisans pour ensuite monter aux tranchées de Béthune et d'Angin.

Le 30 octobre 1915

L'ennemi bombarde avec une grande violence les tranchées de premières lignes créant de nombreux dégâts. Des luttes à la grenade sont entreprises. Ces luttes se poursuivent jusqu'au 3 novembre 1915 quand il est décidé de relever les hommes usés par une fatigue extrème. Ces derniers ne sont plus que des tas de boue. Les tranchées sont rendues inutilisables par les pluies persistantes. Les cantonnememnts précédents sont regagnés.

Le 12 novembre 1915

Le Régiment remonte aux tranchées sous une pluie violente. Le 14 novembre après une nuit relativement calme une attaque des Allemands leur permet d'atteindre nos tranchées mais ils en furent rapidement chassés par une contre attaque française. l'ennemi tout comme nous ont de grosses pertes. S'en suivent des attaques et contre attaques à la grenade soutenues par des tirs d'artillerie jusqu'au 21 novembre 1915. Ce jour du 21 novembre 1915 le Régiment est relevé et regagne ses campements qu'il gardera jusqu'au 29 novembre 1915.

Le 30 novembre 1915

Le 78ème remonte une fois de plus aux tranchées. la relève est toujours aussi pénible en raison de l'état des boyaux. Les points où les hommes enfoncent jusqu'aux genoux ne sont pas rares et les boyaux ont par endroits presque disparu en 1ère ligne. La fusillade dure toute la nuit. Les éboulements et glissements ont continué encore sans interruption et ont produit de nouvelles brèches surtout dans les tranchées avancées. Cette situation perdure jusqu'au 9 décembre.

Le 10 décembre 1915

Le Régiment se retire à Etrun en repos. il quittera ce repos le 16 décembre 1915et embarquera à Blavincourt pour relever le 107ème RI le 17 décembre 1915. L'activité en première ligne est faible jusqu'au 22 décembre 1915. l'artillerie ennemie cannone nos positions par rafales violentes de 77 et de 105. Les boyaux étant redevenus impraticables et la circulation sur le terre-plein très dangereuse en raison des rafales de l'artillerie ennemie, les corvées sont de plus en plus longues et pénibles.

Le 24 décembre 1915

L'artillerie ennemie et la pluie incessante continuent à détruire les tranchées et les boyaux. Ceux ci sont devenus absolument impraticables. Deux abris se sont effondrés sans produire d'accident, plusieurs ont été envahis par l'eau. On continue à lutter contre l'eau et la boue, mais tous les travaux d'aménagement sont ajournés. En raison des infiltrations qui se produisent la construction des abris est rendue notamment presque impossible, la voute s'éboulant au moment de la fouille avant que l'on ait pu boiser. Les communications ne sont plus possibles que par le terre-plein.

D'après les renseignements fournis par un prisonnier allemand, la situation n'est pas meilleure chez l'ennemi.

Le 28 décembre 1915

Les troupes sont relevées et vont cantonner à Agnez les Duisans, à Noyelle Vion et à Habarcq.

Le 6 janvier 1916

Le Régiment monte au front. Le 8 janvier 1916 l'artillerie allemande montre une activité soutenue surtout sur le secteur de Ecurie. il en est de même le lendemain sur les boyaux Charpentier et de Madagascar. De nombreux projectiles de 77 et 105 sont tombés. Le 10 janvier 1916 l'activité de l'artillerie allemande s'accentue. La cannonade est ininterrompue. cette situation se poursuit jusqu'au 14 janvier 1916 jour où le Régiment retourne aux cantonnements.

Le 22 janvier 1916

Le Régiment remonte au front. l'artllerie allemande est très active. Une lutte à la grenade est engagée. Des bruits souterrains de terrassements sont entendus. Des écoutes sont mises pour vérifier le fait. le lendemain 23 janvier 1916 de fortes explosions de mines sont entendues. En même temps un violent tir de barrage ennemi bat le secteur. L'attaque allemande débouche en forces sur la droite du 78ème, elle entraîne le repli des défenseurs.

Le 24 janvier 1916

L'ordre est donné de reprendre à l'ennemi le terrain perdu la veille. Après la préparation d'un tir d'artillerie raté, la progression des hommes ne peut dépasser la traverse derrière laquelle l'ennemi s'est fortement barricadé. les Allemands font sauter 8 mines presque successivement dans nos lignes et attaquent en masse. Deux Compagnies effrayées et très réduites par les explosions se replient rapidement. les mitrailleurs de première ligne sont tués ou prisonniers. toutefois l'incursion ennemie finit par être stoppée.


Les pertes sont importantes.



Lors de cette journée un de nos poilus du 78ème RI, fut tué :

Antoine DURAS, âgé de 25 ans, natif d'Eymoutiers.



Le 25 janvier 1916

Une attaque est prévue, cette dernière amène une violente réaction de l'artillerie ennemie. Des combats à la grenade ont lieu. le lendemain 26 janvier 1916 des grenades sont lancées à l'arbalette d'Imphy. Ce tir, bien réglé, détermine une vive animation de l'ennemi qui cherche à se retirer par le terre-plein et est dispersé à coup de fusil.

Le 28 janvier 1916

Léger bombardement dans la matinée. Notre artillerie répond vigoureusement. Dans l'après midi, les deux artilleries tirent par intermitence. dans la nuit un nouveau combat à la grenade est engagé.



Lors de cette journée du 28 janvier 1916 un poilus du canton d'Eymoutiers, perd la vie :

Victorin BESSETTE, caporal, âgé de 26 ans, natif de Saint Julien le Petit.



Le 30 janvier 1916

La journée est un peu plus calme. On profite de ce ralentissement de l'activité pour réfectionner les tranchées et boyaux fort endommagés par les tirs des journées précédentes. Le 2ème Bataillon est relevé et va cantonner à Agnez les Duisans, le lendemain 31 janvier c'est au tour du 3ème Bataillon d'être relevé et d'aller cantonner à Habarcq. Ces cantonnements sont conservés jusqu'au 4 février 1916.

Du 4 février au 26 février 1916

Les hommes connaissent une alternance de périodes calmes et d'intense bombardements. Le 26 février 1916 le Régiment retourne en cantonnement jusqu'au 5 mars 1916.

Le 5 mars 1916

Il faut relever le 63ème RI dans les tranchées. Cette relève est pénible à cause de la neige. L'ennemi ne montre qu'une activité presque nulle, on en profitte pour consolider les boyaux et les tranchées. Notre troupe déclenche un tir de mines, l'ennemi réplique par un tir. les jours suivants le secteur est relativement calme. Toutefois les tirs de mines perdurent et en particulier le 10 mars 1916 une énorme mine explose, les Allemands se montrent par dessus le parapet et poussent des "Bravos!".

Le 12 mars 1916

Le 78ème est relevé par les Anglais, il reste toutefois à leur disposition à Ariane. Après la relève les hommes gagnent les cantonnements de Izel les Hameau, Villers Aire Simon et Penin.





La Bataille de Verdun.



Le 7 avril 1916

Après un repos de 3 semaines, bien mérité, le Régiment est envoyé dans le secteur de Verdun. Le 7 avril 1916 il s'installe sur la rive droite de la Meuse, aux pentes de la côte du Poivre. Le 9 avril 1916 les Allemands lancent une furieuse attaque sur les deux rives de la Meuse. Les tranchées sont nivelées, les abris détruits; les défenseurs valides se réfugient dans les trous d'obus, les blessés nombreux restent sans secours. Vers le soir, après une véritable grêle de torpilles, l'ennemi lance son infanterie que les survivants sont impuissants à contenir devant les premières lignes.



Pendant ce furieux assaut ennemi, deux de nos poilus du canton sont tués

Gabriel NEUVIALLE, 2ème classe, âgé de 24 ans, natif de Nedde.

Eugène PETINIOT, 2ème classe, âgé de 20 ans, natif de Domps.



Et pendant les mois qui suivent, jusqu'à la fin de juin 1916, c'est cet ardent espoir qui fait tenir, malgré le choc continuel des forces ennemies et la violence des bombardements, et qui rend inviolable le front rétabli de la division.





La Bataille de l'Aisne.



En sortant de « l'enfer de Verdun », le secteur de Soissons semble le paradis de la guerre ; aussi n'y séjourne-t-on pas longtemps : le temps de « se rafraîchir ».

Le secteur de Vendresse est plus sérieux ; l'ennemi y confie le rôle actif à son artillerie, à son artillerie de tranchée surtout, qui nous distribue généreusement de grosses bombes trapues, bruyantes et inélégantes, bientôt connues sous le nom de « seaux à charbon ».

Fin septembre 1916, la relève. Après une période d'instruction et d'entraînement au camp de Ville-en-Tardenois, en octobre 1916, on embarque pour Amiens.





La Bataille de la Somme.



C'est de là qu'on va rejoindre à la mi-novembre le secteur de Biaches, immédiatement au sud de la Somme, en face de Péronne, dont on entend, quand le canon se tait, sonner le beffroi. Le secteur, par ses terres grasses, par le bouleversement de la récente et longue bataille, évoque le Labyrinthe, dont on n'a pas oublié les misères ! Le canon y tonne encore plus fort, mais ici le nôtre domine presque toujours, répondant largement aux demandes de notre infanterie.

Il pleut, interminablement ! Les communications sont presque abolies, chacun ne cherche plus qu'à sauver du désastre et de l'écroulement son bout de tranchée. Par les routes défoncées, dans les boyaux effondrés, le ravitaillement vient à peine. On se préparait, dans une offensive puissante, à rejeter dans la Somme l'ennemi qui est devant nous. La boue nous colle au fond de nos tranchées...



Lors de la Bataille de la Somme deux de nos poilus du canton ont perdu la vie :

André Joseph VANDAUD, 2ème classe, âgé de 27 ans, natif de Saint Julien le Petit.

Henri DAUPHIN, 2ème classe, âgé de 28 ans, natif de Saint Julien le Petit.


Ce seront les derniers poilus du canton d'Eymoutiers appartenant au 78ème Régiment d'Infanterie qui tomberont sur le champ de bataille.





Le retour en Champagne.



En janvier 1917 les Britanniques relèvent les Français sur la Somme. Le Régiment gagne alors le chemin d efer pour retourner en Champagne sur les buttes de Souain. C'est le secteur des grands travaux et des petites opérations, où l'activité est incessante, la pioche ou la grenade à la main.

Les incursions dans les tranchées adverses sont tentées sous toutes les formes : petites patrouilles hardies, rampant dans les chicanes ou franchissant les réseaux ennemis ; groupes de combat se ruant dans les brèches pratiquées par l'ingénieux appareil Mattéi, le fameux « serpent ». Les grenadiers d'élite exécutent dans le fracas des canons de magnifiques coups de mains.

Sept mois de secteur et le 78ème jouit d'une quinzaine de repos.

On vient se remettre à la besogne devant Navarin. De mauvais bruits courent : on redoute une attaque par les gaz. Et nous devons, en effet, au dévouement d'un Alsacien qui franchit les lignes de connaître le formidable péril qui menace le front de Champagne. Aussitôt le général GOURAUD envoie toute la grosse artillerie de la IVème armée, et, en quelques jours, les buttes de Navarin et de Souain sont hachées, bouleversées, nivelées. La « moisson d'été », comme « ils » avaient appelé l'opération projetée, ne fauche que dans leurs rangs. Un dernier coup de main, le 3 octobre, pour les adieux, et le 78e s'en va vers d'autres destins...




Le 78ème Régiment d'Infanterie s'embarque pour l'Italie où il combattra jusqu'en juillet 1919.




Mes sources.


Journal des Marches et Opérations du 78ème Régiment d'Infanterie.

Historique du 78ème Régiment d'Infanterie - Henri Charles Lavauzelle, Paris.

Historique du 78ème Régiment d'Infanterie - Christian RIBOULET - http://www.riboulet.info/index.htm.

et ...

... tous les propriétaires des photos.


Merci à tous.